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dimanche 5 juin 2022

[retour d'itinérance sudiste à vélo 2] Sète à Perpignan, un parcours du combattant pour le cycliste...

 

Alexis est parti à la rencontre de territoires baignés de soleil, et de touristes, entre Montpellier et Perpignan. Plus de 320 kilomètres parcourus fin octobre 2021 sur une durée de 5 nuitées.

 Après un première article à retrouver ici, retour sur les chemins d'Occitanie.

 

L'article est à la première personne, volontairement, tel un carnet de voyages de notes prises sur le fil...

 


 Passage par Sète, avec une rencontre avec Brassens, qui était candidat (malheureux) de l'élection présidentielle 2022...

Une initiative lancée par les habitants de la rue d'Alger me semble-t-il, pour questionner l'évolution de Sète, de plus en plus touristique, gentrifié, alors que leur quartier porte les stigmates du "logement insalubre"... 

Une façon festive, humoristique et théâtrale de questionner l'avenir, et ses possibles.


 

Dans cette même rue, on y découvre des pépites artistiques, liées à l'appropriation habitante à la façon "éco poétique" théorisée par l'artiste Camille They à Saint Ouen sur Seine.






 
On y découvre également L'Astragale quelques rues plus loin, un "espace d'auto-organisation avec notamment des activités d'éducation populaire, de "soutien aux luttes sociales" ou en une cantine solidaire.


 
 
 Et enfin, un clin d’œil étonnant sur le "voisinage portuaire" vers le Quai d'Alger, associant un catamaran clinquant d'un richissime propriétaire, le ferry fumant (même si cela ne se voit pas, c'était impressionnant), un bateau prototype à "propulsion électrique" et le bateau brise-glace, réhabilité en vitrine touristique dans le cadre d'un événement organisé ce jour-là.

La diversité est sur place, certes pas bio, mais bien là !
Sète est à l'image des représentations plurielles de la Méditerranée.




 

Puis, après plusieurs rocambolesques traces et perte d'orientation entre Agde et Béziers, dont les deux villes ne sont pas les meilleures dans le classement des plus cyclables c'est certain, j'ai pu m'offrir une halte à la rencontre d'une partenaire consultante en transition écologique avec qui je travaille sur un projet novateur d'opération agricole à Capestang, Laurie Vaquer, dans une zone économique malheureusement, tous les artisans étant fermés le lundi à Villeneuve lès Béziers malgré le beau patrimoine environnant qui inviterait à l'errance en croquant un casse-croute bien généreux. Snif.

Le soir, ce fut un arrêt chez l'habitant en première couronne de Béziers même à Boujan sur Libron. 

Je vous passe la difficulté à entrer et surtout à ressortir le lendemain de "l'agglomération", avec des ronds-points dangereux, des rocades en pagaille, des zones économiques et des entrées de ville au trafic infernal qui vous empêchent de suivre la géographie terrestre... 

Bref, on se perd et se fatigue moralement à vélo !


Halte du soir suivante, à Peyriac-de-mer, j'ai découvert à l'épicerie du village (que je vous recommande tellement les commerçants sont chaleureux et possèdent de délicieux produits de la région), cette initiative pour faire revivre une manufacture de production de gâteaux biterroise, et notamment des cakes bien gourmands. Les madeleines et cakes L’Écureuil.

Connaissez-vous ?

 




Une halte gourmande qui fut la bienvenue, le chemin entre Béziers et Narbonne ayant été peut-être le plus éprouvant qui soit...  

Une portion difficile moralement, où les vélos ne semblent pas les bienvenus (aussi bien chez les hôtes que sur la route), avec des indications manquantes y compris pour les véhicules motorisés, des déviations pour cause de chantiers ou inondations non indiquées à l'avance, des automobilistes qui vous frôlent ou vous "engueulent", un vent terrible qui vous empêche d'avancer...

 

Enfin, avant d'arriver à Perpignan, et après encore de nombreuses autres anecdotes touristiques, dont le passage par un village naturiste sans le savoir, retrouvailles avec des pistes cyclables certes existantes, mais pensées comme de véritables autoroutes... puis un dilemme, où l'habitant vous propose un autre itinéraire que l'officiel. J'adore !

 


 

Sur le côté de la piste "cycloroutière", la découverte de nouveaux jardins familiaux, dont la structure paysagère vous laisse imaginer du pire, à savoir un "lotissement de plus" vers Torreilles...


Au final, ce fut une itinérance intéressante pour vivre :

  • deux mobilités : train à vélo et vélo en itinérance, 
  • plusieurs hébergements : tente à la belle étoile, chambre d'hôte et auberge de jeunesse et chez l'habitant, 
  • quatre modes d'orientation : Via Michelin, Géoportail hors ligne, Cartes IGN, signalétique routière et cycliste lorsqu'elles étaient existantes, coup de main du passant...
  • plusieurs formules budgétaires : du budget minime à la journée pour se nourrir et trouver un toit frugale au budget cyclotouriste confortable voire très confortable
  • les aléas de l'agenda, avec parfois l'impossibilité de trouver autre chose qu'une supérette pour s'approvisionner, les artisans n'existant pas ou étant fermés,
  • une diversité d'enrobés : sentier VTT du Canal du Midi, sentier forestier, sentier agricole, bord de place naturiste, sentier de dune, étroite piste cyclable, méga piste cyclable, route, autoroute ou presque...
  • une diversité de repas accessibles en passant, les plats et produits "régionaux" étant parfois des "pièces à touristes", parfois inexistants...


L'itinérance Montpellier-Perpignan fut une occasion de goûter à la "joie" des cyclistes qui souhaitent découvrir une région autrement.

Ce fut à la fois mémorable, détestable et peu recommandable, 

sauf en tant que chercheur arpenteur !

 

Nota Bene : avec le recul, Alexis en éprouve de merveilleux souvenirs, les moments les plus difficiles étant aujourd'hui des anecdotes hilarantes à partager. 

En effet, ce fut un voyage et non un séjour touristique, une aventure et non une cure balnéaire, une recherche en marchant et non un circuit des lieux "instagrammables". 

Bref, comme le dit cet auteur dont je ne me souviens plus du nom :

"le voyageur raconte les gens rencontrés lors de son retour, alors que le touriste ne fait que citer des lieux visités, et photographiés pour prouver son passage par là".


_Une aventure partagée par Alexis


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