[veille] Lorsque les réseaux sociaux s'emparent du sujet de "l'Espace public"

 

Vu sur Le Parisien puis Twitter ces dernières semaines...

 

Lorsque des internautes s'emparent de sujets qui doivent mobiliser largement, comme l'Espace public, et d'autant plus dans la ville de Paris, cela peut donner des tensions et conséquences désastreuses...

D'autant plus lorsque Le Parisien sort un article sur "la figure de ce mouvement #saccageparis"...

Sur ces quelques photos, on peut même voir des remarques qui sont de différentes dimensions :

• l'esthétique du mobilier comme de la végétation,
  
• l'organisation des flux (et la question de savoir si le cadrage exacerbé ne provoque pas des non-sens)
  
• l'appropriation des voiries (avec de belles aberrations semble-t-il), 
• mais aussi, plus intéressant encore, un professionnel de l'Aménagement du territoire, paysagiste concepteur, qui signe en son nom sur Twitter la problématique technique des "espaces verts" observée sur la question des collets des arbres étouffés par les nouvelles jardinières installées...
  

 

Ces éléments identifiés sont des enjeux stratégiques lorsque l'on souhaite engager des actions de "pas de côté" en tant que territoire, avec l'aide ou non d'acteurs privés ou de la société civile organisée.

Divers points qui sont des questions quotidiennes pour les professionnels de l'inventivité des territoires, aussi bien en amont sur la conception (paysagistes, architectes, urbanistes, ingénieurs VRD, écologues, designers, etc.) qu'au cœur et en aval du Projet (communicant, designers sociaux, data manager, conseil en innovation territoriale...) :

• la temporalité - urbanisme transitoire versus urbanisme du temps long

• les alliances idéologiques - avec des difficultés à "illustrer" des idées que nous pourrions qualifier "d'écologie urbaine" et "de ville sociale et créative" sans tomber dans la caricature (NDLR : l'équipe municipale associe PS-EELV-PCF-Génération.s)
  

• le vocabulaire -  esthétique contemporaine pouvant être considérée comme "parachutée" sur des repères historiques comme la fontaine à eau ou les bancs en "imitation de traverses de chemin de fer" versus esthétique du temps long cherchant à alimenter les dynamiques de patrimonialisation

• la communication - communiquer sur l'instant versus communiquer quelques mois plus tard
  

• les données - recueillir des données en amont du projet versus (il faudrait "et" !) tout au long du projet d'aménagement de l'Espace public
  

• tester et apprendre - expérimenter massivement un concept encore en version bêta versus appliquer ce concept dans des lieux pilotes
  

• innover - déployer la preuve du concept qui fonctionne versus abandonner le concept qui exprime trop de lacunes...
  

En tant que professionnels de ces sujets de design urbain et d'innovation territoriale que nous explorons notamment avec des clients variés (Ecole de Design, Master Prospective, Grands Groupes, etc.), il semblerait que la Mairie de Paris est quelques réflexions à lancer pour s'améliorer aussi bien sur le fond que la forme, d'autant plus durant cette période de campagne présidentielle dont la maire, Anne Hidalgo, est candidate... 

Qu'en pensez-vous ?

_Une veille partagée par Alexis