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lundi 31 janvier 2022

[veille] Open badges, une tendance de fond pour la reconnaissance professionnelle

 

Dans La Vie des Idées, les auteurs Marie-Christine Bureau et Carole Tuchszirer publiaient le 23 novembre 2021 une article sur les "open badges".

 


 

D’un point de vue technique, un Open Badge est une image numérique qui permet d’objectiver la reconnaissance d’un savoir, d’une compétence, d’un savoir-être, d’une expérience ou même d’une pratique.

 

L’enjeu, affirmé dès le départ par la fondation Mozilla, est de déplacer le centre de gravité du pouvoir de la reconnaissance des institutions vers les individus, en contestant le quasi-monopole des certificateurs dans la reconnaissance des apprentissages, surtout lorsqu’il s’agit d’apprentissages informels. D’une certaine façon, c’est la logique du peer to peer qui pénètre la sphère de la reconnaissance...


"l’enjeu de reconnaissance des apprentissages informels auquel les open badges tentent de répondre est bien antérieur au développement du numérique."

 

Les open badges prennent appui sur le "peer to peer" (ou pair à pair). 

Ils se déploient de fait au point de rencontre entre la tradition de l’éducation populaire et la culture du "peer to peer" 

 

« Ce postulat concerne les affinités de l’éducation populaire avec les usages rendus possibles par internet et notamment le web 2.0 : 

échanges et co-construction des savoirs, information alternative, expression individuelle mais aussi collective et collaborative, formes diverses de réappropriation de la culture de masse, pratiques en amateur, esquisses de contre-pouvoir, auto-organisation, formes d’économie alternative, sans parler de l’extraordinaire développement du logiciel libre sous-tendu par l’intelligence collective. »


Ce mouvement d’expansion des badges va conduire les pouvoirs publics à s’y intéresser pour notamment répondre aux critiques de plus en plus fréquentes adressées au système de formation professionnelle. Déconnectée du travail au profit du stage réalisé à l’extérieur de l’entreprise, la formation s’est montrée excluante, permettant aux actifs les mieux situés sur le marché du travail d’entretenir leur capital de connaissance pour mieux asseoir leur position sociale. 

C’est à partir des années 2000 que les acteurs de la formation professionnelle vont chercher à inverser la tendance...

 

  • L’axe vertical oppose une reconnaissance formelle portée par une institution préconstituée à une reconnaissance non formelle portée par une communauté autodésignée/instituée à partir d’un projet commun. 
  • L’axe horizontal vient distinguer le type de reconnaissance selon qu’il soit tourné vers le passé pour sanctionner uniquement des acquis de divers ordres, ou vers l’avenir pour doter cette reconnaissance d’une capacité à se projeter dans le futur.

On peut ainsi opposer le badge inclusif permettant de renforcer l’identité d’une collectivité à partir de pratiques communes sans autre volonté de changement, à un badge instrumental visant à reconnaître formellement des acquis dans le but de transformer la situation initiale de la personne, à des fins d’insertion professionnelle par exemple.

Sur les deux derniers cadrans s’opposent des badges normatifs orientés vers le passé (sud/ouest) aux badges visant à renforcer le pouvoir d’agir des personnes (Nord/est).

 


Un article complet à retrouver ici.

 

_Une veille partagée par Alexis

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