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mardi 19 octobre 2021

[exercice en 7 minutes] Penser l'innovation pour la mettre en oeuvre et la défendre !


Article rédigé par Alexis Durand Jeanson

Penser un projet à caractère innovant revient à se poser des questions de fond, celles de l'esprit de novation souhaitée, qui deviendra peut-être l'innovation espérée.

Ainsi, il s'agit de comprendre la lettre et l'esprit de l'innovation, pour pouvoir domestiquer l'idée, la rendre apprivoisable, acceptable et diffusable au plus grand nombre.

Ces questions sont primordiales, d'autant plus pour un collectif d'acteurs publics-privés, une collectivité, un porteur de projet d'intérêt territorial ou un groupe œuvrant dans l'intérêt social. Ces quelques questions sont là pour vous permettre d'appréhender au mieux la complexité de la culture de la disruption, ou de la rupture, et celle de l'incrémentation, au sens d'amélioration, deux approches de l'innovation bien différentes dans leur finalité.

Ces questions ont été élaborées dans le cadre d'interventions théoriques et pratiques pour le Centre Michel Serres de Nantes, animé par le CNAM Pays-de-la-Loire, et proposant des formations supérieures en innovation basées une pédagogie par projet avec commande réelle.

Pour commencer, se donner un cadre d'action !

Voici les règles de l'exercice que je vous propose. 
Pour commencer, prenez une feuille ou un tableau blanc et notez les mots en gras.Pour chaque question, notez spontanément (pas plus d'une minute par question) votre avis et votre positionnement actuel par rapport aux questions posées par rapport à votre projet.Ensuite, demandez en autant aux autres membres du projet.Enfin, quelques jours plus tard, prévoyez une réunion collective pour confronter, débattre et définir une vision commune. Les différences sont souvent saisissantes ...   
Ce qui peut être un drame, étant donné que ceux qui seront les premiers ambassadeurs de votre projet. Si la vision radieuse de votre projet n'est pas accordée, les risques de communication et donc d'essaimage sont nombreux.
A vous de jouer !

1/ Qu'est-ce qu'un service aujourd'hui et surtout demain dans votre projet ? 

Doit-on l'imaginer systématiquement payant ? Doit-il mobiliser l'économie plurielle avec des échanges sous forme de don, troc, monétaire, financier ?

2/ Quel rôle, responsabilité et pouvoirs doivent être dépositaires les acteurs de votre projet ?

Doit-on imaginer des personnes organisés par castes, certains étant des propriétaires de concepts en vente, d'autres usagers consommateurs, d'autres encore des habitants opérateurs (ou devrait-on dire coproducteur) ou encore des habitants auteurs, et donc copropriétaires des concepts et solutions proposées ?

3/ Qu'est-ce qu'un lieu ? 

Est-ce que tout espace s'habite, au sens de "l'appartenance à un soi plus vaste qui lui procure les conditions de vie", ou s'agit-il seulement d'une expérience d'usage, scénarisée, organisée, contrôler, d'une pièce de théâtre savamment rédigée qui doit permettre de faire paraître, donner à voir, créer des émotions au profit de la vente d'un bien ou d'un service ?

4/ Dans le monde rural plus particulièrement, une certaine culture des traditions et d'une temporalité longue semble être une caractéristique prédominante de ces environnements et modes de vie. 

Est-ce que la culture urbaine de l'innovation, si ce n'est même un "culte de la disruption" donc de l'accélération est en adéquation avec ces mondes ruraux, inscrits dans des cycles, des saisonnalités, des horaires, des repères sociaux plus stables ?
Doit-on imaginer des services urbains imaginés par des urbains et des services ruraux conçus par des ruraux ? Est-ce qu'une entreprise à minima nationale doit-elle réaliser des services identiques pour tous, dans un esprit "d'égalité des territoires", ou se doit-elle d'élaborer des services adaptés voire sur mesure vis-à-vis des singularités culturelles des environnements concernés ?

5/ Est-ce qu'une identité de projet devient nécessairement une marque déposée ?

Doit-on imaginer des projets entièrement, partiellement ou nullement propriétaire de leurs données, de leurs concepts, de leurs images ? Est-ce qu'une innovation, d'autant plus si elle est sociale ou territorial, est systématiquement contrôlée, pilotée, protégée ou doit-elle nécessairement être libre de réappropriation, de récupération, de transformation, d'hybridation ?

6/ Dans un monde économique où le "mondialisme" est le discours prédominant du management, comment penser le "localisme" et doit-il seulement exister dans nos raisonnements ?

Doit-on imaginer des lieux, des services, des dispositifs pensés, organisés et animés par des acteurs de proximité, voire des usagers, ou doit-on rechercher une répartition des pouvoirs "à Paris", au plus près des sièges sociaux, des cadres supérieurs et donc filtrés par des regards où l'urbanité est une évidence, la rapidité un quotidien, le numérique un avenir tout tracé, la franchise de concept un éternel business model ?

7/ L'écosystème, terme employé couramment dans l'innovation au sens d'un "écosystème d'affaires" est-il la voie d'un progrès social, technologique ou seulement à visée économique ?

Doit-on uniquement penser à un écosystème de relations économiques entre entités ou également à ses autres caractéristiques : des standards technologiques et culturels imposant leurs normes et canons de beauté, un paradigme associant simultanément coopération et compétition, un système vivant basé sur la complexité et permettant l'exploration par les 5 sens, dans un but d'apprentissage continu ?

 ...

Si vous aussi, vous vous posez des questions, vous avez des idées, des envies sur l'innovation et l'entrepreneuriat territorial, il est grand temps de nous contacter afin d'envisager une coopération partenariale, une collaboration future ou une intervention sur un de vos projet !

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