Retour sur quelques lignes d'un excellent article que j'avais pu lire en 2012 sur "les limites des dispositifs de création collective" sur knowtexblog.
Citations pour mieux comprendre la démarche de Prima Terra l'Agence, adoptant des dispositifs transversaux propres aux synergies créatives entre projets individuels / collectifs et projets de territoires.
“Les dispositifs créatifs produisent ce que les organisations habituelles n’arrivent pas à créer : un moment de décadrage, neutre et collectif, totalement orienté vers la production de solutions ingénieuses. Ce sont des formes joyeuses et non académiques de “recherche-action légère”, qui permettent de conduire des micro-expériences dans des secteurs qui en sont habituellement éloignés”, explique Stéphane Vincent, de La 27ème Région.La 27ème Région est un incubateur de dispositifs de politiques territoriales basé sur le prototypage et les résidences de designers.
Un important travail produit depuis plusieurs années sur la question de l'innovation dans le domaine public a été réalisé, s'appuyant sur les expériences du Mindlab au Danemark ou le Social Innovation Lab of Kent.
“Le plus marquant, c’est la production collective de prototypes. Le fait d’en produire réconcilie profanes et experts : les premiers peuvent faire des propositions sans se censurer ; les seconds ne peuvent pas s’en tenir comme d’habitude à la théorie, ils doivent produire un objet, une représentation tangible. À court terme, ce type de dispositifs transforme les participants eux-mêmes, en particulier ceux directement concernés par les projets. Ils se montrent souvent d’abord sceptiques (“Mais qu’est-ce que ces gens peuvent bien connaître à mon domaine ?”), puis voient le changement s’opérer. Nous avons des témoignages de fonctionnaires qui nous disent : “Rapidement on réalise que l’on se remet à réfléchir ensemble, à ré-interroger des évidences supposées et à imaginer des choses concrètes !” Quand ces cessions sont bien menées, elles font beaucoup plus que produire de l’innovation, elles produisent du sens.”
A long terme, ces modes opératoires font émerger la culture de l'open source, décrite par le philosophe finlandais Pekka Himanen. Une posture qui permet alors de rapprocher secteurs et univers qui s'en tenaient éloignées (administration publique, organisation pyramidale, l'art...).
Porter un nouveau regard, placer tout type d'acteurs face à des problèmes communs en les poussant à co-produire des idées, des solutions, au-delà des clivages, des métiers, des cultures.
Mais la question du contrat, de lier le commanditaire au public co-créateur. Qui est d'ailleurs le commanditaire et le propriétaire des idées, une fois produites ?
L'usager, l'entreprise, la collectivité ou les trois à la fois ...
“Si le commanditaire a tout le pouvoir, il ne laisse pas les autres réinterroger ses certitudes. La situation idéale est lorsqu’il n’y a pas à proprement parler de prestataires et de clients, mais un ensemble de partenaires réunis autour d’une expérience, dont chacun accepte le protocole, mais assume d’ignorer ce que sera le résultat final. C’est ce cadre qui permet de faire du “problem setting” avant d’aller vers le “problem solving”, c’est-à-dire de faire du paramétrage de problèmes avant de chercher à les résoudre.” complète Stéphane Vincent.C'est le questionnement que se pose Prima Terra l'Agence, se positionnant comme tiers de confiance, portant assistance (ou devrait-on dire facilitateur de) à ... maîtrise d'ouvrage, d'oeuvre et d'usage.
Et la question demeure, dans la mise en place d'un protocole de développement des idées générées lors de ces phases de co-création. Car l'enjeu est là...
“Aujourd’hui, on ne sait pas suffisamment proposer une production aux projets qui ont éclos avec Museomix et il est pourtant capital de parvenir à développer et accompagner ces projets au-delà des prototypes”. " dit Marie-Noéline Vigué de Nod-a.Appel à projets, appel à manifestation d'intérêt, workshops ouverts... les émulsions d'idées ne manquent pas mais leur concrétisation demeure souvent lettre morte.
Prima Terra l'Agence conseille d'associer ces temps longs (appel à ...) et ces temps courts (workshops...) de création et à des espaces-temps intermédiaires, dans une posture réflexive, appelés tiers temps ou 'temps de la marge', allusion à ces 'tiers espaces' d'Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales et partenaire, cité ci-dessous.
"Les trois dimensions réflexives de l'acteur-chercheur, du chercheur collectif et du laboratoire social [...] c'est-à-dire un 'tiers espace' social, économique et scientifique qui s'affranchit des logiques sectorielles et disciplinaires."
La boucle est ainsi bouclée, associant ainsi TERRITOIRES, avec les tiers espaces, PATRIMOINES, avec la notion de biens communs et de ressources partagées / partageables et d'INNOVATIONS, associant des logiques de créativité individuelle avec des réalisations innovantes, fruit de réalisations collectives.
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