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vendredi 21 octobre 2022

[décryptage] Vers des effondrements sociaux et localisés ?

 

Lu sur Usbek & Rica le 27 avril 2022

 


 « Il y aura des tensions sociales très fortes qui, selon les situations, pourront donner lieu à des violences et à des affrontements ou à des processus plus pacifiques »

Jorgen Randers, co-auteur du Rapport Meadows de 1972 sur les limites à la croissance


Qu’entendez-vous par « effondrements sociaux et localisés » ?

Selon toute vraisemblance, les niveaux d’inégalité continueront d’augmenter, de même que les taux de chômage. Les gens deviendront de plus en plus mécontents à cause de l’imprévisibilité des événements météorologiques et de l’inaction de leurs gouvernements. Les services publics seront dépassés. Les politiques n’auront plus de majorité claire pour que leurs décisions fassent suffisamment consensus. 

Cela créera des tensions sociales très fortes qui, selon les situations, pourront donner lieu à des violences et à des affrontements ou à des processus plus pacifiques. On assistera à une chute du niveau de bien-être mais le PIB continuera d’augmenter – car il représente la valeur totale de la richesse produite, même si celle-ci est déséquilibrée.


Comment anticiper cette situation, selon vous ?

Il y a deux options. 

Soit nous essayons, comme le font certains gouvernements et comme le préconise le GIEC, de réduire volontairement et rapidement la courbe des émissions de gaz à effet de serre. 

Soit nous ne faisons rien – ou si peu. Cela signifie que les températures vont continuer d’augmenter et qu’il faut se préparer au pire dès maintenant, même si les différentes dégradations que je viens de décrire adviendront graduellement. Mais bien sûr, c’est une perspective peu réjouissante. On parle d’un futur très désagréable, qu’on ne peut jamais complètement anticiper.



"En Occident, il me semble que le néolibéralisme a enfin été poussé dans ses derniers retranchements. Nous sommes désormais arrivés à un point où il devient impossible de ne pas réintroduire un État fort pour subvenir aux besoins des populations.

La difficulté, c’est que d’un point de vue politique, les divisions en deux ou trois blocs – comme aux États-Unis avec le bloc républicain et le bloc démocrate, ou comme en France avec le bloc d’extrême-droite, le bloc centriste et le bloc de gauche – risquent de se creuser dans les prochaines décennies. 

Ce que je préconise depuis quelques années pour surmonter cette difficulté, c’est de créer dans chaque pays une petite assemblée entièrement dédiée au long terme. Elle serait composée d’une quinzaine de personnes élues à vie, un peu sur le modèle de la Cour suprême américaine. Un pouvoir de véto lui serait attribué pour retoquer toutes les décisions publiques qui ont un impact sur les émissions de gaz à effet de serre. 

La seule autre alternative, c’est le modèle chinois : un parti central qui enrôle les plus éduqués. Ceux-ci deviennent maîtres de toutes les décisions car ils sont considérés comme ceux qui ont le plus d’expérience. Mais c’est un système nettement moins démocratique. Cela nous ferait revenir plusieurs siècles en arrière."


Un article complet à retrouver ici.

 

_Un décryptage partagé par Alexis

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