Lu sur The Conversation le 27 mai 2022
Un article de la chercheuse Laurence Graillot sur l'évolution possible du tourisme post-confinements Covidiens.
Relance ou « détouristification » ?
Certains universitaires encouragent ainsi l’élaboration de stratégies de relance pour permettre au secteur de retrouver le « business as usual » dès que possible*. Des travaux récents concluent d’ailleurs au retour et au maintien du tourisme tel qu’il existait dans le « monde d’avant ».
*Cela semble être ainsi le choix de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Cette perspective surfe également sur la propagation d’un « revenge travel ». Par cette expression sont désignés les effets qui résultent de la combinaison des désirs de rencontres et de déplacements déclenchés par la distanciation sociale et le confinement imposés par la pandémie. D’autant que nombre de ménages ont pu se constituer une épargne durant les mois de confinement.
Le risque d’un surtourisme, chargé en externalités négatives, apparaît cependant.
Dégradations de l’environnement, du cadre de vie des résidents, nuisances et pollutions aérienne, visuelle ou sonore… Avant la pandémie, le tourisme avait déjà fait l’objet de rejets. Des mouvements « tourismophobes » ont été initiés par des habitants de Barcelone, de Venise ou d’Amsterdam, obligeant les autorités à implémenter de nouvelles régulations. Leur enjeu : maintenir la qualité de la vie et, pour cela aussi, la manne financière issue du tourisme.
C’est pourquoi d’autres recherches invitent à rejeter le modèle du tourisme de masse qui valorise l’exploitation des ressources naturelles, humaines ou culturelles comme moteur de la croissance. Leurs auteurs plaident pour une réinvention du tourisme afin de sortir de la logique du « toujours plus », incompatible avec le besoin de durabilité.
Il s’agit, dans un souci d’écologie, de privilégier la proximité plutôt que l’ailleurs et de placer les habitants au cœur du système touristique afin qu’ils bénéficient d’interactions positives. Des travaux exposent même l’idée d’une décroissance du tourisme ou « détouristification ». Ils encouragent le développement d’un tourisme alternatif proposant des offres compatibles avec les valeurs environnementales et sociétales de la région d’accueil, ce tourisme devant être « régénérateur ».
Puis une proposition pour construire un modèle alternatif, à la croisée de l'économie capitalistique et non-capitalistique.
Et la version complète anglophone...
Un article complet à retrouver ici.
_Un décryptage partagé par Alexis
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